JEAN
STARCK
SUBSTANCE
REBELLE ,A LA
CONQUETE
DE L'INFINI
Un
roman post-moderne tome I
(Premier
opuscule)
POUR INSERER
AU DOS DU LIVRE.
L'auteur de
ces écrits J de son vrai nom J.Starck après avoir longuement
cherché sa voie dans la vie la finalement trouvée dans la peinture
.Quelques années plus tard,vers l'an 2000, lors d'un voyage en Chine
,le peintre étant un peu désœuvré,retrouve sur sa route de vieux
manuscrits qu'il avait abandonné derrière lui ;il se souvient alors
qu'avant d'être peintre,il rêvait d'être écrivain .Il relit ses
anciens écrits et décide de les rassembler et de les retravailler
,pour en faire un roman..Ses anciens écrits sont tous ou presque
autobiographiques.J décide qu'il est de temps de les faire remonter
à la surface.Il rédécouvre en les parcourant qu'il possédait une
vie plus complexe qu'il n'imaginait;il aperçoit avec étonnement un
de ses alter ego obsédé par la tentation d'écrire ,il en aperçois
un autre possédé par la passion de peindre ,il en découvre
surtout un troisiéme obsédé par les tentations de l'infini.Son
oeuvre écrite réalisé à partir de ses anciens souvenirs il décide
d'appeller ça un -roman post-moderne-,sans doute parceque
qu'il lui semblait qu'elle était assez proche de celle du peintre
son alter ego qui qualifiait ironiquement la sienne de
post-moderniste ,car il avait l'impression qu'elle se tenait au
dessus et à l'écart du monde, en rupture avec ceux qu'on appelait
jadis les modernes .Le lecteur ne se reconnaitra peut être pas dans
les pages que nous fait traverser le narrateur ,mais il aura au
moins la surprise de voyager avec lui dans un espace littéraire
complétement inédit,car la découverte de sa propre altérité par
l'auteur lui fait découvrir le monde avec un oeil nouveau -l'oeil
d'un autre-.A travers le procés d'identification de la
perception- le moi je- de la modernité devient aussi - un
autre - , avec lui c'est tout un pan de la conception moderne que
nous avons de la réalité qui – tant à se transformer- notre
existence se complexifie ,elle devient plus troublante et plus
irréelle ,nous sommes rentré dans une époque nouvelle ;notre
vision du monde est en train de muter.
AVIS AU LECTEUR
Eut
égard au fait que souvent mes pas m'égarent ,et pour compléter mon
dessein de n'être que librement moi même dans toutes
circonstances,j'ai tenu à restituer ce manuscrit – d'un roman
post-moderne- exactement dans l'état où me la laissé mon alter ego
J.On ne sera pas étonné par conséquent à la lecture de ce
manuscrit d'y trouver,des brouillons,et des parties inachevées
;j'ai cru comprendre pour ma part qu'elles appartenaient au roman et
qu'il n'y avait à priori nulles raison de les en soustrairent.
J
UN
ROMAN-POST-MODERNE
tome 1
EDITION DU SONGE
TABLE
DES MATIERES:
PREMIERE -PARTIE
Préface
ECRITS
OPUSCULE I-Tome 1.
UN
PEINTRE DEBUTANT UN ECRIVAIN IMAGINAIRE
_____________________________
PREFACE
MON
JOURNAL DE BORDS DU 12 SEPTEMBRE DEUX MILE QUIINZE.
Le
12.09.2015.
Ca y est j'ai décidé
d'envoyer une bouteille à la mer!.Cette bouteille,c'est un tapuscrit
tout ce qu'il a de plus banal.Ca s'appelle les dix neufs
soleils.Cela ma pris d'un coup ,j'avais pensé il y a peine un quart
d'heure que ce tapuscrit pouvait faire l'objet d'une édition.Mais
déception immédiate,après l'avoir retrouvé ,je me suis aperçu
qu'il était vraiment trop clairsemé,à peine quinze pages.Je ne
pouvais pas affronter les éditeurs avec un tapuscrit aussi
léger.L'idée sougrenue m'est venue alors de rassembler les nombreux
textes dispersés dans les nombreuses cases de mon ordinateur afin
de les faire lire ;j'en avais bien assez déjà pour en produire un
premier volume;c'était juste à ce moment que j'avais imaginé mon
titre -J Un écrivain imaginaire- J'avais écris un écrivain
imaginaire,car je n'étais sommes toute rien d'autre .J'avais déja
beaucoup écrit,mais n'avais jamais rien montré .C'est
normal,j'étais peintre avant tout et l'idée d'apparaître comme
écrivain était toujours resté chez moi du domaine du fantasme.Je
m'étais même fabriqué un nom d'auteur J pour ne pas apparaître
sous mon vrai nom,car je ne voulais pas essuyer les ennuis liés à
une profession que je respectais,mais qui m'ennuyais aussi
profondément.Je devais tenter de rendre visible mon passé
d'écrivain imaginaire avant que la vie m'échappe définitivement.La
somme considérable d'âneries que j'ai pu écrire m'invitait dans un
premier mouvement à renoncer à ce projet mégalomaniaque ,mais
des impulsions lointaines en provenance de mon adolescence,à
l'époque ou je révais d'être immortalisé comme écrivain me
relançaient dans cette vaste folie.La vastitude d'écrits restés
plantés dans la caverne de mon ordinateur se rappellèrent à moi
d'un seul coup , lorsque je les aperçu ,je failli m'évanouir . Il y
en avait trop,vraiment trop !Je devais m'arranger pour épurer tout
ça,je devais faire passer tous ces récits extravagants dans le chat
d'une aiguille,les lisser,les réduirent .Je dois avertir au passage
tous ceux qui me liront ,que les textes que j'ai pondu, sont tous
autobiographique,un genre épuisant.J'ai dût reprendre sous de
multiples variantes l'histoire
de ma vie,car c'est avant
tout de cela qu'il s'agit .ll ma toujours semblé qu'à chaque fois
que je tentais d'écrire cette histoire elle s'arrangeait pour me
fuir,c'est pourquoi je la reprenais à chaque fois sous des formes
différentes . Comme si cela ne suffisait pas,je m'inventais à
chaque fois un nouveau nom d'auteur.J'ai souvent failli m'arrêter
d'écrire définitivement ,car je pensais devenir fou.Si j'ai
continué à le faire,c'est qu'écrire .ranimait en moi des
émotions,cela faisait aussi resplendir d'anciennes vies que j'avais
cru tombées en désuétude ;écrire à heures perdues me plaisait
;devenir le narrateur imaginaire de ma vie ;parti à la conquête de
mon passé comme si j'étais un autre que moi avait quelque chose
d'exaltant.Pourtant aujourd'hui encore il me faut l'avouer ,rien dans
mes récits n'est exactement tel que ce que j'aurais aimé qu'ils
soient ;rien n'est exactement comme je l'aurais voulu ,tout ma
franchement échappé ;pourtant tout ce que j'ai écris sur ma vie
est exact,tout est entièrement fidéle ;le grand roman de ma vie
n'est pas strictement imaginaire,il est strictement vrai,strictement
exact.Plusieurs fois j'ai tenté de rejoindre les vestiges de ce que
j'apercevais de moi,ceux que j'aperçevais au loin,comme si ils ne
m'appartenait pas comme si c'était ceux d'un autre ;car j'aurais
aimé lire ma vie comme si elle avait été racontée par un autre
comme si c'était une sorte
de héros improbable qui
s'était substitué à moi pour la raconter.Car l'histoire de ma vie
vécue et racontée par un autre me paraissait plus intéressante que
la mienne,ma vie par ce biais devenait soudain un espèce de roman
qui semblait inventée,mais pourtant tout ce qu'on disait d'elle
était totalement vrai totalement réel .Je voyais par instant par
ce biais ma vie devenir une fiction grâce au plaisir que quelqu'un
d'autre que moi prenait à la réinventée.Les grands écrivains que
j'admirais dans mon adolescence écrivaient presque tous de cette
manière ,ils s'observaient de loin parfois à l'opposé d'eux
même.J'ai souvent cherché durant mon adolescence à leur ressembler
;j'ai pondu des monceaux d'écrits,ils étaient tous illisibles,je ne
savais pas ce que voulais dire -prendre du recul pour écrire-
..J'avais à cette époque une idée de l'écriture beaucoup trop
sublime ,je ne pouvais y accéder tellement elle était sublime.Plus
tard ,bien plus tard alors que j'étais déjà devenu un homme avec
plus de vécu ,j'avais décidé de renoncer à écrire définitivement
car je m'étais aperçu que je n'atteindrais jamais au zénith de la
création telle que je l'avais entrevu en esprit par le passé.Ma
nature tourmenté me compliquait les choses ,je voyais des abîmes à
franchir là où il n'y avait que de simples fossés ,des mers
immenses là ou s'étalaient de petites mares. J'ai pris conscience
que j'étais perdu comme écrivain.Heureusement j'avais un autre
talent la peinture était venue juste à temps pour me sauver
,j'avais trouvé ma voie.La peinture ma fait découvrir des espaces
à part ,à travers elle j'ai vécu des expériences nouvelles qui
conservaient en même temps que leur qualité artistique l'extrême
simplicité du geste que j'avais toujours rêve d'atteindre en
pensant à l'art d'écrire.J'avais renoncé à écrire,renoncé aussi
à la littérature car dans mon esprit les deux se mélaient .Un
jour,je ne sais plus quand ;le projet insensé d'écrire ma
repris.C'est probablement lors d'un voyage en Chine qui a durée une
année alors que j'étais en pleine oisiveté ,et que le peintre
stagnait que j'ai décidé de reprendre l'écriture;en fouillant dans
mes malles je me suis aperçu à cette occasion que j'avais accumulé
au fil des années sans m'en rendre une quantité industrielle
d'écrits alors même que j'étais censé ne pas écrire .L'idée
singulièrement excentrique me vint alors d'organiser ces vieux
écrits et de les rassembler dans un vaste récit .J'ai voulu
rassembler toutes mes tentatives d'écritures plus ou moins abouties
pour en faire un espèce de roman d'écriture.Je voulais je crois
remonter le fil de mes obsessions à écrire .Cela m'obligeais a
remonter dans mon passé . J'ai retrouvé dans mes archives des tas
de choses diverses des esquisses poétiques,des récits littéraires
,des journaux des diplômes,des documents administratifs ,des photos
de famille ,d'anciennes peintures ,des dessins des correspondances
etc.Je me suis trouvé soudainement dans la position d'un archéologue
avec sur les bras un plan d'existence sur le sol ,ma vie étalée
devant mes yeux stratifiée sous formes d'archives ;j'ai aussitôt
esquissé –un essai d'anatomie-autobiographique d'existence
-.auquel je n'ai pas donné suite .On trouvera ici dans le
premier opuscule du Tome I d'un Roman post-moderne,une partie des
éléments qui composaient initialement ce projet d'écriture ,qui
s'appelait au départ -Les Ecrits – que j'ai failli encore plus
tard intituler un -Ecrivain
imaginaire – avant
de lui donner la forme présente et celle définitive d'un
roman-post-moderne -La première partie de mes mémoires ,car
au sens stricte ces récits sont des mémoires commencent à l'époque
de ma rentrée dans la vie active lorsque j'avais quatorze ans ,elle
se prolongent jusqu'à l'âge de vingt quatre ans,date de mon
départ pour Paris.Ce premier Tome est fragmenté en trois opuscules
,vous lisez la préface du premier opuscule de mon roman
post-moderne .
L'auteur
J
ANCIENNE
PAGE DE GARDE DES ECRITS .
ST
JEAN D'ASTRE
(1)Premier
pseudo utilisé par l'auteur
LES
ECRITS
Premier Opuscule
Un peintre débutant un
écrivain imaginaire
(2)Photo
de l'auteur à vingt ans.
ESSAI
D'ANATOMIE
AUTOBIOGRAPHIQUE
D'EXISTENCE
EDITIONS
DE L'AUBE
UN
ROMAN POST-MODERNE TOME I.
LES
ECRITS
PREMIERE
PARTIE
-
Que celui qui m'accuse de lenteur regarde bien dans notre époque,s'il
s'asseoit deux minutes pour examiner avec soins les folies qui nous
bercent,il conviendra que la lenteur à du bon,car ils trouvera à
me lire avec lenteur la satisfactiond de trouver un individu pas
moins perturbé que celui qu'il porte en lui. Saint
Jean.
NOTES ET
CONTRENOTES
CONTRENOTE
DU 16 0CTOBRE 2001:
Voici une note en
contrebas qui porte sur le fragment I (
des ECRITS elle est datée du mois d'octobre 2001 le quinze ,c'est
à dire hier j'ai pris cette note alors que je tentais après un
certain temps d'absence de remettre de l'ordre dans ce que j'appelle
mes écrits.
). Je
ne savais pas ou j'allais, mais j'avais décidé de procéder ainsi ,
rien n'était prédéterminé dans ma démarche, je construisais au
jour le jour " mon grand œuvre" ( façon de parler ) je la
construisais un peu en aveugle, presque en somnambule ;beaucoup en
improvisant j'étais incertain des résultats ( sur la fin ) ne
voyant jamais que des fragments de ce grand œuvre, j'avais du mal de
me représenter son corps en entier ; c'est pourquoi je me demandais,
si ces écrits pourraient avoir un sens ( un jour) pour quelqu'un
d'autre que moi.
VOICI
LA NOTE DONT IL EST QUESTION
:
Le portrait
de moi en uniforme militaire, que j'ai placé en page de garde du
premier opuscule des
ECRITS
annonce une période ou je n'écrivais presque pas de journaux.
.J'écrivais surtout des
pièces de
théâtre ( comme par exemple le journal d'un fou en campagne). J
'avais commencé cette pièce de théâtre ,lors de mon service
militaire (au Mans) dans l'infanterie de marine ( en 1968).
L'essentiel de mes activités de création entre dix huit et vingt
quatre ans ( essais ,esquisses littéraires ,ou projets pour des
pièces de théâtre ) se trouvait rassemblé dans des cartons .J'ai
traîné derrière moi ces documents jusqu'à très tard; ( jusqu'à
1997) c'est lors de mon départ précipité de mon atelier des bords
de Seine que je les ai brûlé ,j'étais fatigué de trainer derrière
moi un tel fardeau. Si j'avais eu en tête ce projet autobiographique
, j'aurais peut être tenté de préserver ces documents; mais au
final je ne regrette rien,je transporte encore trop de reliquats de
mon passé avec moi ,et ils me pèsent. Cette partie de ma vie que je
m'apprête à mettre en lumière aujourd'hui à travers ce que
j'appelle les écrits montrera cette période ou j'ai réellement
commencé par écrire, même si c'était pour le théâtre et que la
plupart de ces essais n'aient pas eut vraiment de suite car je suis
un dramaturge raté . Ma mémoire des écrits commence ici, avec
l'image symbolique de cette main (la mienne) photographiée par un
ami à l'époque ou je pensais avoir une vocation d'écrivain vers
mes seize ans . Cette main photographiée en train d'écrire
représente là la trame la plus visible de mon obsession lié à
l'écriture,c'est pourquoi je l'ai placée en tête de ces mémoires.
CONTRENOTE
DU
17 OCTOBRE 2001.
J'ai
retrouvé la seule partie restante ( peut être) du manuscrit que
j'avais intitulé "
Journal
d'un fou en campagne".
( Ce qu'il en reste) .Ce qu'il en reste, ce sont
quelques feuillets que j'aimerais remettre en forme. "Les
restes "de cette pièce ne sont pas aussi mauvais que j'avais
cru, j'aurais très certainement du persévérer et la terminer.
Le plus difficile ( pour moi à présent ) et d'en donner des
extraits qui soient compréhensibles,je dois surtout les replacer
dans leur contexte,j'ai écris cette pièce lorsque j'avais vingt ans
. Le plus surprenant dans cette partie que j'ai retrouvé, c'est la
séquence de l'interview ( imaginaire) qui suit,elle tente de donner
une idée du jeune homme que j'étais à l'époque. La partie que
j'ai retrouvé fait elle même partie d'une manuscrit que j'avais cru
égaré "La vie fantastique
d'Okapoulkofou ". Ce gros pavé
d'écriture pondu à une époque où j'étais devenu étudiant,vers
mes vingt sept ans fait partie de mes échecs pitoyable d'écriture,
il était censé être un mémoire de maîtrise universitaire,mais
c'est un essai raté . Je l'avais soumis à mon Directeur de maîtrise
A.V...qui m'avait dit gentillement qu'il était hors sujet .Lorsque
je l'ai rédigé j'étais devenu étudiant en théâtre ,j'avais
réussi après avoir travaillé une bonne dizaine années en usine
(en boîte ) à m'inscrire à l 'université de Paris VIII ,cette
université délivrait des permis d'étudier à des non bacheliers
,c'était une université d'avant-garde. Je venais de passer trois
années à étudier le théâtre au sein de l'université ,lorsque je
me suis lancé dans ce essai.Lorsqu'il a été refusé ,j'ai réalisé
avec une rapidité fulgurante,que je m'étais planté;j'ai tout de
suite pondu une autre version ,une version plus conforme de mon
mémoire de maîtrise;mon directeur m'avait fait cette fleur ,il
m'avait donné une chance de me rattraper ;il m'avait aussi demandé
pourquoi je tenais tant à l'obtention de ce parchemin ,je n'avais
su lui donner qu'une réponse banale,je lui avais dit que j'étais
venu dans cette fac pour obtenir un titre qui donnerait à ma vie une
configuratIion sublime, j'étais passé du statut d'ouvrier à celui
d'étudiant ,ce diplôme c'était une sorte de trophé,une revanche
,en fait je ne lui avais pas dévoilé mes réelles ambitions,en
écrivant mon essai malheureux;je voulais surtout me prouver à moi
même que j'étais écrivain . Comme nous étions dans une fac
expérimentale,j'avais pensé naivement qu'il était possible de
produire un essai excentrique un essai qui sorte du cadre des
pratiques universitaires traditionnelles .Mon essai était une sorte
de fiction post-moderne avant l'heure,une sorte de monstre de
littérature expérimentale qui manquait de corps.Je ne comprends pas
encore aujourd'hui pourquoi j'ai voulu pondre cet essai -La vie
Fantastique d'Okapoulkofou - ouvrage somme toute fumeux et bancal ,de
même je ne comprends pas aujourd'hui pourquoi je m'obstine à écrire
un roman post-moderne qui risque de me faire perdre pieds dans les
sables mouvants de l'espace sans fin de l'écriture.Mon essai à
l'époque représentait plus une tentative d'essai romanesque qu'un
mémoire universitaire ,c'était mon génie littéraire auquel je
croyais dur comme fer à l'époque qui m'avait fait sans doute
pondre cet essai Dans mon essai je voulais donner une forme sublime
à des dérives artistiques que j'avais inventé en grande partie
bien avant même qu'elles existent dans la réalité ,car à vrai
dire, je n'avais pas tant produit.Je m'étais inventé une vie de
peintre plus importante qu'elle n'était,de même j'avais tenté de
mettre en scéne mes expériences dramaturgiques plus ou moins
abouties ,je m'étais aussi inventé des écrits imaginaires dans
lequel se tenait un grand essai poétique ;il y avait une raison à
tout cela,je voulais construire une sorte de nouveau roman;tout ces
écrits formaient dans mon esprit le corps d'un grand roman dont le
héros Okapoulkofou était fait de tout ça,de toute cette fiction
je veux dire .Tout cela n'avait pas fonctionné ,il était difficile
de dire pourquoi et cela me désolais totalement ;ma mauvaise
maîtrise des mécanismes narratifs n'est sans doute pas la seule
responsable de mon échec,j'avais surestimé mes talents d'écrivain
et de narrateur,mais surtout j'avais poursuivi une sorte chimère qui
était déjà présente en moi à cette époque. Quand j'ai réalisé
ce mémoire j'allais sur mes trente ans,c'est parce que j'avais
continuellement en tête par la suite l'échec de mon chef d'oeuvre
,l'échec de cette malheureuse tentative d'écriture que j'ai voulu
renoncer pendant longtemps à écrire ;malheureusement je n'y suis
jamais arrivé.J'ai continué à écrire d'une façon clandestine.Me
jugeant pourtant peu apte à le faire ,j'ai toujours caché cette
activité de peur qu'on me prenne un jour pour un espèce de
détraqué.C'est pourquoi aujourd'hui encore je retarde à chaque
fois le moment ou je devrai déclarer mon appartenance officielle à
la secte des scribouilleurs.
UNE
NOTE AU LECTEUR
Si
tu as eu l'imprudence de me lire jusqu'ici lecteur ne soit pas
étonnés de la façon dont je procède pour écrire.Je suis un
écrivain abandonné et désordonné,ainsi le paragraphe que tu lis à
présent est totalement improvisé,je viens juste de le rédiger à
l'instant.Nous sommes le 17 octobre 2001,il est 21heure ,je suis
entrain de mettre en scène la trame de lecture du puissant
chef-d'oeuvre que j'appelle - mes mémoires -;autrement dit ma vie
mise en scéne à travers le fatras de mes anciens souvenirs et de
mes vieux écrits. .
PREMIER
SOLILOQUE SUR LES ECRITS
J'avais
pensé en commençant la rédaction de mes Ecrits -
mes mémoires improvisés-qu'une
seule manière de voir était possible .J'avais caché en moi au
départ un dessein sans doute très littéraire;je voulais rendre ma
vie beaucoup plus exaltante, du moins plus sublime qu'elle était ,je
pensais que seule une transposition artistique cohérente et uniforme
pouvait anoblir ma vie; même une vie inféconde et ratée pouvait
être rachetée par la forme poétique et esthétique ,cette grâce
étant due au génie de la narration; la vérité brut importait
finalement moins que la vérité poétique .C'était une belle façon
de voir.Mais j'étais trop indisciplié pour pouvoir m'y tenir.Mes
textes m'échappaient toujours,ils filaient dans toutes les
directions.Mon esthétique était terriblement brouillonne,je devais
admettre que j'étais impuissant à la contenir;peu à peu j'ai du
apprendre à me corriger.
Une
page de correction des Ecrits:
J'ai
appris ( en cheminant à travers mes écrits ) que le point de vue
d'un homme sur le monde, et sur sa vie ne peut être totalement
statique ce qu'on appelle la réalité n'est jamais ordinairement un
point de vue figé ,d'incessantes corrections viennent toujours
remettre en cause la dernière page écrite .Un mensonge peut venir
pour contredire un autre mensonge,une vérité contredire une autre
vérité.La vie est mouvement,c'est un mouvement incessant. A travers
la fragilité de mes manuscrits je peu admirer la trace mystérieuse
de mes incohérences; c'est parce que les hommes se contredisent
qu'ils sont intéressant,hier je pensais l'inverse ; je ne suis
intéressé aujourd'hui que par ceux qui doutent de tout et
particulièrement d'eux même. Mes brouillons font partie de
l'instabilité du monde ,et ils y participent à leur manière, et
c'est tant mieux. Il vaut mieux n'avoir prise sur rien, cela évite
d'avoir trop à céder le moment venu…cette morale vénale que
j'édicte à l'instant dans le feu de l'écriture n'est pas la mienne
; en vérité elle est je crois ,celle d'un autre ,celle d'un
invisible dicteur; qui écrit invisible dans mon dos. Celui qui écrit
ce que je suis en train d'écrire n'est pas moi; c'est certainement
un autre qui me fait dire des choses que je n'oserais pas dire si
j'étais resté simplement moi .Celui qui écrit dans mon dos est un
scripteur amoureux critique et instable.C'est
lui qui va décider souvent contre moi des narrations
intellectuelles de ma vie ,c'est lui qui va décider de leur mise en
place capricieuse,car il est capricieux ,il ma convaincu que
j'écrivais un essai .Je ne sais pas pourquoi ,c'est la magie de
l'écriture qui décide dit il. Je suis stupide de le suivre,mais je
le suis quand même. Je pourrais tenter de donner une définition à
cet essai qu'il appelle lui,un essai d'anatomie biographique
d'existence cela n'engage à rien. Par exemple…Je pourrais dire
comme il me le conseil - Que c'est un essai
d'appréhension, instantané de ma vie à travers l'écriture ,car
la partie -anatomique de mon travail -se focalise presque toujours
exclusivement dans mes mémoires autour de l'écriture,
c'est par le biais de cette obsession que j'expérimente les écarts
les bienfaits et les échecs liés à ma vie.S'il le dit c'est qu'il
est convaincu que ma vie n'est rien d'autre qu'une vaste entreprise
guerrière ,toute ma vie n'est rien d'autre qu'un combat livré à
l'écriture
POURSUITE DE MES IDEES
FIXES
Note
du samedi 21 octobre 2001.
J'ai fais
hier une chose que je n'avais jamais pris le temps de faire,
concernant ces écrits; j'ai compté ( en gros) le nombre de pages
que devais comporter chaque volume dans le projet littéraire initial
que j'appelle LES ECRITS . Trente années de ma vie tenant dans une
suite d'écrits virtuels cela me paraît démesurément
mégalomaniaque.Aujourd'hui je me demande si je n'ai pas entièrement
déraillé.Dérisoire surtout de penser qu'il me sera possible de
remplir tous ces volumes.
COMMENT
L'IDEE D'ECRIRE CETTE MONSTRUEUSE SAGA M'EST VENUE A L'ESPRIT
J'ai
beaucoup de mal à me souvenir des circonstances exactes qui m'ont
amenées à vouloir écrire sur ma vie.Toutes mes passions sans doute
sont venues de mon adolescences .J'ai été très tôt un fervent
admirateur de Shakespeare ,c'était aux environs de mes seize ans (
je l'aimais et l'admirais sans avoir lu d'ailleurs la plupart de ses
pièces,sauf le marchande de Venise que possédait ma soeur dans sa
bibliothéque) ,je n'avais lu que ses sonnets ,mais j'avais aperçu
un jour ses oeuvres complétes qui brillaient dans la vitrine d'un
libraire ;elles s'étaient depuis définitivement installées dans
ma tête ,j'étais résolu à devenir un deuxiéme Shakespeare .Je
m'endormais le soir en ayant les yeux rond,je ne doutais pas que
j'arriverais un jour à mes fins;un jour je deviendrai égal à
Shakespeare . .Je transportais son image sur un petit livre qui me
servait à l'apprentissage de l'anglais;lorsque je regardais cette
image j'avais la curieuse impression que j'étais moi même
Shakespeare ;c'était quelque chose de difficilement explicable et
de troublant, mais moi je n'étais pas troublé,je savais qu'il y
avait entre nous une complicité. L'icône du grand dramaturge que je
transportais avec moi ( tout en essayant d'apprendre l'anglais) cette
icône, c'était mon talisman, cet homme représentait pour moi
l'image du génie littéraire. J'admirais dans Shakespeare, sa
pénétration et sa hauteur d'âme; qu'un homme se soit hissé si
haut au dessus des autres hommes pour décrire l'humaine condition je
trouvais cette chose fantastique.Même si je ne l'avais pas vraiment
lu,Shakespeare représentait pour moi la perfection telle que je la
concevais sur le plan littéraire, il savait animer la vie et avait
réussit à la rendre telle quelle était ;mais d'une façon encore
plus belle, il avait réussi à la mettre en scène d'une façon
supérieure. Je lisais ces poèmes en anglais au milieu d'un bruit
assourdissant,c'était au milieu de mes machines à tisser ;c'était
dans une époque lointaine,celle de mon adolescence.Je partageais ma
vie entre le travail à l'usine où j'étais exilé et mes passions
secrètes,la peinture et la littérature .Dans ces activités
sublimes je pouvais me voir en héros,soi en héros littéraire quand
je m'imaginais en train d'écrire,soir en grand peintre .Tout au
début de ma rentrée à l'usine vers mes quatorze ans ,j'avais
surtout pour ambition de devenir un grand peintre,je me sentais des
affinités avec Delacroix qui était mon peintre préféré. C'est
lorsque j'ai commencé à jouer dans la troupe de théâtre amateur
de mon village ,que je suis tombé amoureux de Shakespeare ;à cette
époque je lisais toutes sortes de choses en rapport au
théâtre,c'est probablement de là que date mon engouement pour la
dramaturgie en plus de mon admiration pour Shakespeare .Ces trois
ambitions celle de la peinture,celle de l'écriture et celle du
théâtre se sont déployées dans ma tête sans que j'y prenne
garde .Je me suis cru très tôt destiné à devenir un
génie.C'était pour moi un sentiment naturel ,personne ne pouvait me
contester cette place,car personne ne vivait avec moi dans ma
tête.Aujourd'hui c'est pareil,je suis un génie méconnu , je vis
chichement de la peinture ,mais je suis un génie en transit demain
j'en suis persuadé on louera mon travail de peintre à sa juste
mesure ; je ne doute pas non plus qu'on loue après m'avoir lu mon
talent secret d' écrivain;et même si j'ai abandonné temporairement
toutes tentatives pour écrire des pièces de théâtre je ne doute
pas d'avoir été un grand dramaturge à l'époque de mes vingt ans
;si j'ai renoncé depuis à cette vocation c'est que la vie ma
emporté ailleurs sans vrai discernement d'ailleurs ;car j'aurais pu
m'imposer comme un dramaturge de génie si je n'avais pas renoncé à
écrire pour le théâtre ,c'est normal, l'image de Shakespeare est
toujours restée coincée dans mon âme.
ENCORE
UN AUTRE FRAGMENT DE MA VIE .
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C'est en
contemplant ma vie à travers les fictions de l'écriture romanesque
que je m'appréciais le mieux étant adolescent .C'est pourquoi dans
ce passage je me suis décidé à me portraiturer tel que j'étais
avant,avant c'est à dire quand j'étais rétrospectivement un autre
que moi même.
________________________________________________________________________________
CAR
JE L'AFFIRME BIEN HAUT LA VIE DE SAINT JEAN MON DOUBLE ADOLESCENT
RESSEMBLE A UN ROMAN.
Saint
Jean dans son adolescence vers ses seize ans , disposait d'une grande
table, pour se livrer à ses activités extra littéraire extra
poétique ou extra dramaturgiques; cette grande table octogonale
était couleur chêne clair, c'était la table de la salle à manger
familiale; il avait l'honneur d'en disposer pour ses recherches , sa
mère qui jouait un rôle prédominant dans sa vie, comme la mére de
Proust ;lui avait permis d'en disposer ; la grande table de la salle
à manger était plus prestigieuse que celle de sa chambre ;c'était
sur elle qu'on déposait les jours de fête les plats les plus
prestigieux .Il utilisait cette table avec le sentiment que confère
la dignité des objets ménagers ;c'est sur elle qu'il exerçait son
génie en pleine croissance;cette table lui conférait une stature
d'écrivain,il était l'écrivain d'un lustre ostentatoire ,celui de
la salle à manger.C'est pourquoi cette table est resté pendant très
longtemps lié à sa passion d'écrire.Il utilisa la table jusqu'au
jour où la télévision à fait irruption dans la pièce ,rendant
plus compliqué le squat intégral de la salle à manger .Son père
qui était accros à la télévison lui disputait son
territoire.D'ailleurs le sentiment d'exaltation qu'il éprouvait
lorsqu'il était assis à cette table,ne durait jamais très
longtemps ,il était confronté à des tas de difficultés pour
écrire.Lorsqu'il imaginait un essai,car il avait déjà la passion
des essais,tout son plaisir à l'imaginer s'envolait,lorsqu'il
tentait de le coucher sur le papier,à cet instant il avait le
sentiment de butter contre un roc; mais il ne renonçait jamais pour
autant ,il persistait à vouloir transpercer le roc.Au début
lorsqu'il rêvait d'être écrivain,tout lui semblait simple
lumineux,magique.Très certainement et même sûrement son écrivain
à lui était un être idéal ,c'était un écrivain qui n'écrivait
pas,sauf en rêves où comme on dit en imagination ;cet écrivan
prolifique enfantait des essais des romans et des pièces de théâtre
ils traversaient l'air d'un seul coup de baguette magique ,c'est
pourquoi écrire lui paraissait facile ;écrire lui parût soudain
plus difficile lorsqu'il tenta de coucher ses essais ses romans ses
reflexions sur le papier.Il avait pourtant de bonnes lectures ;ses
auteurs préférés étaient Montaîgne, Elie Faure, et Mallarmé,
des auteurs au style ferme sublime et facilement identifiable;ces
auteurs de génie lui semblaient écrire comme lui, ils écrivaient
avec la même facilité ,ils écrivaient en rêve. Sa passion pour
ces auteurs, se mélangea bientôt à celle qu'il éprouva pour un
certain Marcel ;il absorbait religieusement les longues phrases que
l'écrivain sculptait sur le vif de la page ,il retenait son
souffle,pour lire ses phrases comme si il était lui même en train
d'écrire .Il s'éfforça pendant longtemps d'écrire comme lui ,il
écrivait de longues, très longues phrases;de très longues phrases
c'était ce qu'il préférait écrire ,écrire de longues phrases qui
avaient l'air de ne jamais finir c'était un exercice qui lui
plaisait,car arrivé au milieu de la phrase il oubliait ce qu'il
avait à dire et cela justifiait le fait qu'il n'ai presque jamais
rien à dire de clairement établit .Il ne savait pas vraiment
écrire,c'est certain,mais il essayait,c'était un dur labeur que
d'écrire Lorsqu'il était perdu,il adorait se rouler et se baigner
dans les phrases des autres,surtout dans celles de ses auteurs
préférés ,il avait l'impression en se roulant dans leurs écrits
de s'imprégner de leur génie,il avait l'impression de toute
évidence d'être comme eux de leur ressembler,il était un futur
géant.Son auteur préféré ,celui qu'il vénérait entre tous
,c'était un certain Chateaubriand.Chateaubriand était une
vierge,comme Goethe,il se sentait plus d'affinités avec eux qu'avec
les autres ,car les signes astrologiques c'est bien connu ça créait
des affinités hors du commun.Il relisait pendant de longues heures
de merveilleux passages des mémoires d'outre tombe ,les écrits de
Chateaubriand miroitaient dans sa tête,comme des lacs aux eaux
clairs sur lesquels venaient se mirer des signes blancs ,tandis que
des ondes de lumière aux reflets scintillants le faisait rêver à
ce qu'il écrirait ,lorsqu'il serait devenu lui même un grand
écrivain ;il admirait les visions sauvages et irréelles de
l'écrivain romantique ,son style affecté parfois sa façon d'écrire
en rêvant lui plaisait.Sa vie était coupé en deux ,il devait
partager son temps entre l'usine et ses précieuses activités
créatrices.;lorsque qu'il rentrait de l'usine assommé de fatigue
,il retrouvait vite son entrain lorsqu'il apercevait sur sa table
ses auteurs préférés , il se réjouissait alors d'avoir assez de
temps à lui pour donner cours à ses passions ,la peinture
,l'écriture et la rêverie étaient celles qu'il revendiquait le
plus fréquemment ;lorsqu'il rentrait dans sa bulle ,dans son univers
secret il devenait dès cet instant un être unique ,un être
exceptionnel un futur grand génie , poète à ses heures ,il
oubliait qu'il était un prolétaire.
Lui
c'est moi,moi c'est lui.
Ce
matin,j'écris à la même table où j'écrivais quelques quarantes
cinq années plus tôt,naturellement cette table à voyagé elle
n'est plus au même endroit, mais c'est la même; la même que celle
ou écrivait celui qui s'appelait St Jean. La table est la même,
ainsi qu'une partie du buffet de la salle à manger qui se trouvait à
proximité. A la mort de mon père, lorsque maman a du déménager
par deux fois , elle a fini par perdre ses points de repère, sa
mémoire lui jouait des tours, il a fallu prendre la décision de la
placer dans la maison de retraite du village . C'est lorsqu'il a
fallu déménager les affaires de son appartement , que nous avons du
(ses enfants) nous partager ses biens . J'ai hérité ( sans doute
parce que j'étais sans biens à ce moment là) du buffet de la salle
à manger ( le plus beau meuble familial ) ainsi que de cette fameuse
table et des chaises rembourées qui allaient avec; j'ai aussi hérité
d'une cuisinière électrique a gaz et de quelques autres objets
précieux ( entre autre des assiettes décorées ( pour les repas de
communion) qui se trouvaient dans le buffet d'honneur de la salle à
manger familliale . Cette table nous a servit pendant très longtemps
de table à manger dans l'atelier que j'occupe à présent avec
Iris,ça c'était lorsque la cuisine n'avait pas été réaménagée
;depuis elle siége dans la partie centrale de l'atelier transformé
en espace mixte . Je n'avais pas pensé à l'utiliser pour écrire
;c'est Iris qui ma dit - utilise
la table de la salle à manger, il faut bien qu'elle serve ! -.La
vénérable table restait pour
moi un peu sacrée ,elle me rappelait tout mon passé familiale mais
aussi mon passé d'écrivain un peu raté auquel je ne voulais plus
penser.J'ai installé la table dans l'atelier ,elle me sert de
nouveau de table à écrire, et lorsque nous recevons des amis, elle
sert aussi de table de réception. Ainsi ,lorsque j'écris sur cette
table je retrouve une partie de mon passé .L'époque à changée
,car à présent c'est en appuyant sur les touches en plastique
synthétique noir de mon ordinateur que je traverse en rêve mes
écrits imaginaires.La table au lieu d'être encombrée par les
livres et les brouillons qui entouraient l'univers exaltant de mes
quinze ans est à présent encombrée par un scanner, par une
imprimante, et par une palette graphique placée à ma
droite.L'espace autour de moi n'est plus l'espace de la salle à
manger de mon passé ,il n'y a plus cette vue sur la maison blanche
qui était en face de chez nous,lorsque j'habitais avec mes parents
;cette maison blanche a été pendant quelques temps la maison du
maire,puis un de magasin de vente de vélos sur la partie qui donnait
au rez de chaussé .Aujourd'hui dans mon atelier ,il y a en face de
ma grande baies vitrées de grands arbres ,qui s'élancent à la
conquête du ciel,il laissent juste passer assez de lumière pour
que je puisse peindre sans soucis.Mon atelier est encombré par une
multitude d'objet inutiles qui n'ont rien à voir avec la peinture
,je suis un obsédé des objets de récupération j'entasse
réguliérement sur ma mezanine toute sortes de choses insolites
destinées à devenir des oeuvres d'art post-modernes;car c'est un
fait indiscutable,j'ai crée un concept de recyclage que j'appelle le
squatting post-moderne ,il est issu de mes anciennes obsessions
lorsque j'étais encore actif dans les squatts et que je passais une
partie de mon temps à inventer des oeuvres dadaistes .Bref ,je ne
suis plus le même qu'hier,j'ai énormément changé ;mais j'ai
conservé comme la plupart des terriens certaines petites habitudes
venues du passé.Si je suis devenu peintre comme je voulais tant à
l'époque;de mon adolescence;ce n'est pas strictement par un effort
de volonté;je n'ai eu qu'à suivre mon penchant naturel pour cette
forme d'expression .J'ai eu surtout à me battre contre quantité de
moulins à vent avant de pouvoir accéder à ce qui ressemble à un
statut de peintre.D'ailleurs mes références sont toujours aussi
difficiles à faire admettre,je ne suis pas plus avancé à l'heure
qu'il est d'avaoir été un artiste pionnier de l'art urbain ;la
conquête de la notoriété dans l'art passe par des clichés qu'il
est très souvent difficile de faire disparaître. Je ne vais pas
m'étaler la dessus,je continue comme par le passé à écrire
toutes sortes de choses plus ou moins bêtes,je ne vais pas continuer
.Sommes toutes ,quand je regarde ma table d'écriture ,tout est
presque pareil qu'hier lorsque j'écrivais en turbinant dans une
usine tout est presque pareil ,mais en apparence seulement .Je suis
parfois durablement moins convaincu d'être un génie,j'ai laissé
Shakespeare de côté ,il appartient à l'humanité toute entière et
pas seulement à mon ego ; je n'ai plus besoin de me déplacer pour
aller travailler,un peintre ça travail sur place ,c'est un de mes
plus vieux rêve d'enfance qui a prît forme,mais je ne suis pas sûr
qu'il soit aussi gigantesque et fabuleux que celui que j'avais
imaginé à l'époque de mes quinze ans,d'ailleurs il est largement
plus grand que celui que j'avais imaginé,je peu bien l'avouer il a
même débordé de toutes parts mes intentions initiales.
A LA POURSUITE DE MA
VIE
I
Mon projet
d'écriture depuis l'époque lointaine ou j'aspirais à écrire ( et
ou je m'y exerçais) à t'il prit forme aujourd'hui? .Après quarante
cinq années mes rêves d'écrire où voguent t'ils? Cette question
ne se pose que parce que la pente de ces écrits m'y invite.
Naturellement si on prend pour référence, uniquement le texte que
l'on a sous les yeux on pourra se dire que mon style est un peu
limité ,on aura pas tord d'y voir un style bâclé;mais je préviens
mes lecteurs on aura peu l'occasion de rêver pour ces écrits, à
d'autres façons de faire, car le bref aperçu que j'en donne ici à
travers ce premier opuscule le numero un de mes récits de mémoire
,ressemble à un brouillon manifeste ;mais j'aime les brouillons
,j'aime les essais maladroit.Ma lecture du passé on peu le
constater n'obéit pas à un ordre précis .Mes souvenirs sont
déréglés. .Je ne veux démoraliser personne, mais ma façon
d'écrire est foncièrement
bordélique.
Déjà à
l'armée ,j'avais été surpris de
découvrir qu'on m'avait collé sur le dos cette étiquette ;c'était
après une inspection de ma chambre par un officier alors que je
travaillais comme réceptioniste à l'hotel sous off .J'avais aussi
la réputation au début de mes classes d'être bordélique car je ne
parvenais pas à marcher aux pas! Je ne voyais pas à l'époque en
quoi mon comportement était fautif ; il était à peu près clair
pour moi que c'était les autres qui avaient tord et moi qui avait
raison.Je n'écoutais que mes voix intérieures et bien souvent elles
étaient différentes de celles qu'on m'obligeait à écouter.Je
sentais bien qu'il y avait des choses qui m'échappaient dans ce
monde,j'étais quelque part un dissident ou peut être pire une sorte
d'inadapté ,je devais faire des efforts considérables pour me plier
au joug de la réalité .Pour ces écrits ce sera vraisemblablement
la même chose, je vois très bien sugir dans mon dos un juteux de
l'écriture: -Avancez!Espèce
de raté!C'est vous l'écrivain bordélique de ces fameux
Ecrits!Avancez donc qu'on vous voit!!Montrez nous votre fameux essai
post-moderne.(Rire sous cape )Avancez!N'ayez pas peur!Ah!On à bien
le droit de se marrer!Ah! Bien vous refusez !.Vous êtes toujours
stupide et aussi indiscipliné!.On va vous mâter !Vous les
écrivains autodidactres issus du peuple vous êtes un véritable
danger pour la pensée française ,vous faite dérailler notre langue
avec vous elle risque de basculer dans la médiocrité .Heureusement
il y a des gardes ,même si ils sont fous ils ont au moins
l'intelligence de recourir à la force lorsqu'ils aperçoivent des
résistants des rebels ,des tronçoneurs comme vous,des provocateurs
minables et analphabêtes en plus!Ouste dégagez vous êtes hors de
notre champs des possibles! .Vous reviendrez lorsque vous aurez
appris à écrire.- Je
ne rêve pas je ne serais pas étonné de voir surgir dans mon dos un
professeur de droit qui m'indique la direction à suivre pour éviter
la prison.La société à des régles il faut les respecter.,c'est
tout c'est la loi.Cette réputation qu'on m'avait fait par le passé
m'avait sans doute traumatisé.Pourtant je ne me sentais pas
existenciellement différent des autres.J'étais comme eux aussi
bavard aussi stupide aussi génial quand c'était nécessaire de
l'être.La sociéte s'était parfois trompée à mon égard ;on
m'avait quelquefois pris pour un autre ,pour un garçon entreprenant
alors que j'étais timide,pour un individu subversif alors que
j'étais simplement un passionné d'art et que je le pratiquais en
violant parfois des vieilles baraques qu'on osait appeler propriété
privée ,car elle ne renfermait des hardes que leurs propriétaires
avaient sciemment laissé sur place pour faire chier les squatters
.Pour moi squatter n'est pas voler ,c'était même difficile je
devais transgresser les interdits sociaux que ma mére avait fait
peser sur ma tête .J'ai commencer par m'habituer à la société des
hommes et à leurs étranges comportements ,lorsque j'ai compris que
certains hommes avaient ue brique à la place du cerveaux ;j'ai
compris ça lorsque j'avais douze ans , et que je tentais
d'introduire une vrai pièce de monnaie dans une machine à sous sur
une fête foraine, j'avais du mal à la faire rentrer dans le trou et
j'étais désespéré, je cherchais de l'aide ;mon regard rencontra
celui du propriétaire des machines à sous un gros forain au ventre
rond avec des bretelles énormes pour retenir son pantalon
crasseux,;au lieu de m'aider,il se précipita sur moi en hurlant -
Ah! C'est toi !C'est toi espèce de petit con qui me voles avec de
fausses pièces de monnaie Tu es pris espèce de sagouin
! - lorsqu'il s'aperçut que sous ma main
la pièce était bonne, il ne s'excusa même pas, il me considéra
simplement avec des airs encore plus soupçonneux, il s'imaginait
sans doute que j'étais le petit voyou qui refilait des fausses
pièces dans ses machines à sous et que j'avais réussit cette fois
ci encore à le berner..La vie des hommes c'était ça ,c'était un
combat permanent ,une lutte continuelle pour garder sa candeur sa
fraîcheur son innocence,au milieu d'un champs de mines!.C'était ça
la vie,il fallait s'adapter .Je me suis adapté ,mais j'avais
oublié,l'homme oublie toujours ,j'avais oublié la brique à la
place du cerveau. En vivant à Paname comme étudiant quelques années
plus tard,j'étais obligé de faire des petits jobs pour gagner ma
vie,un jour que je travaillais pour une société de distribution de
prospectus; le chef d'équipe plutôt sympha qui nous amenait nous a
dit - Voilà
je vous demande de faire juste c'qui faut, vous foutez pas trop de
prospectus en l'air, il se tourne vers moi et me dit ,tu dois faire
gaffe,il ta à l'oeil,tu lui paraît suspect il
continua ses mises en gardes à droite et à gauche.J'avais oublié
la brique,la brique à la place du cerveau elle revenait ;c'était
dommage ,je m'étais promis de m'appliquer du mieux possible pour
éxécuter ma tâche ce jour là ;c'était peine perdue.Je me suis
dit à la lumière de ces petites tracasseries que c'était
terrible d'être pris pour un autre
.J'étais trop sensible et j'avais une
certaine idée de moi ;lorsqu'on me prenait pour un autre j'étais
forcément déçu ;ma sensibilité exacerbée me faisait voir les
choses en noir ;dans les pires moments j'aurais voulu quitter cette
terre et me réfugier sur une autre planête.C'est pourquoi je n'ai
jamais eu de probléme pour m'inventer des paradis imaginaires .
CONTREPET
.
J'ai
sais que si j'ai la prétention d'écrire,paranoia comme je suis
devenu ,je n'irai pas loin .Car j'imagine dans mes pires moments
qu'un censeur invisible veille sur la totalité des écrits du monde
entier .La peau de mes écrits défile sans ordre sur la surface de
la terre ,car pour l'instant cette peau demeure invisible,personne ne
me lis , sans ordre je suis sans avenir possible pour les censeurs et
les pages que j'écris sont seulemet encensées par les caprices de
ma langue.Parfois ma peau se rebiffe ,je suis encore un narrateur
hors champs ,j'écris pour mon seul plaisir ;je suis devenu incapable
de me plier aux injonction de disciplines des écrivains
bourgeois,d'ailleurs on ne sait plus qui ils sont.Est ce que Houelbec
en fait partie?.Je suis peut être un narrateur batârd ,un insurgé
sans même le savoir ,un fauteur de trouble né. Ma fantaisie
d'ailleurs n'est pas si ardente, mon imagination plutôt terne
comparée à celle de certains auteurs bien plus doués que moi pour
l'agitation .J'apercevais parfois du génie ou simplement des
éclats de génie dans mes brouillons hostiles,mais je doute ,je
n'imagine pas qu'ecrire puisse être un avantage par rapport à la
jouissance absolue que représente pour moi la peinture;Je suis pris
parfois de frénésie et je m'abandonne souvent à des détours en
voulant décrire une chose simple je m'envoie en l'air avec des
phrases compliquées qui n'ont aucune importance et qui probablement
doive lasser le lecteur ;je dois m'amender,me corriger je ne suis pas
parfait.Telles seront en partie mes -Mémoires
improvisées-,elles s'improvisent au jour le
jour, elles s'alignent d'une façon anarchique ( en apparence) sur
ces pages que vous lisez; elles dérivent parfois à l'opposé de là
ou je voudrais qu'elles aillent ( soit elles se dirigent vers mon
présent, alors que je voulais parler de mon passé, soit elles
sautent dans mon passé alors que je voulais juste aborder mon
présent ) ces mémoires appartiennent à un vaste réseau d'écriture
qui travail dans mon dos au tissage d'une toile qui m'échappe ;en
peinture je m'en sort vraiment mieux,je maîtrise un peu mon sujet
!.
II
QUELQUES
FRAGMENTS DE MEMOIRE INSTABLE
LE
TISSEUR.
Je ne
pensais pas lorsque j'étais ouvrier tisserand, qu'un jour je
pourrais comparer le travail que j'effectuais alors sur mes machines
à celui qu'un tisseur de mots égrène sur son ordinateur. Il y a là
pourtant une similitude qui peut immédiatement apparaître lorsque
je contemple la surface blanche éclatante de mon écran; je la
compare à la surface blanche que j'observais hier à travers la
texture blanche du tissu qui défilait sur mes machines .Hier c'est
vrai je vivais un enfer.Je vivais dans l'enfer du tissage
blanc,j'avais l'esprit comprimé par la hableur des machines ,j'étais
éloigné du monde amoureux de mes passions;la vie me paraissait bien
plus dure et bien plus cruelle qu'aujourd'hui,où je peu me livrer
sans sétours à mes passions .Je vivais dans l'enfer du tissage qui
enfermait ma vie dans un cercueil à l'odeur de coton.Aujourd'hui,à
part le ronronnement d'un appareil de chauffage pas de stress pas de
harassement ;mais le stress existe toujours;il est dans l'alignement
économique des planètes qui traversent ma trajectoire artistique
,elles ne s'alignent jamais comme il faudrait ;je dois toujours ramer
pour que la conjonture économique soit favorable et je l'atteint
souvent juste au dernier moment ,lorsque je pensais que tout allait
s'écrouler je raméne un trophé .Aujourd'hui je suis devenu un
força volontaire,je tisse à nouveau;mais seulement des mots.Hier
je me plaignais j'étais un força involontaire de l'industrie
textile.Je ne connaissais pas la lutte pour la survie économique
,j'étais un esclave qui touchait un salaire.A présent que
j'écris,je me refuse à associer mon travail à une entreprise
littéraire ; mes écrits dans mon esprit ont cessé ( de mon point
de vue) de répondre aux critères de la littérature ( à ceux que
j'avais à l'esprit lorsque j'étais encore en admiration devant mes
grands auteurs préférés ) ces écrits ni répondent pas ( de mon
point de vue) d'autre part, je pense ( j'ose à peine le formuler)
que la littérature est un genre dépassé où en passe de l'êtrre.
Cette affirmation est prétentieuse,c'est pourquoi je m'étonne
qu'elle soit sortie de ma bouche;mais je n'en pense pas
moins,d'autant que j'ai du mal à l'argumenter ; ici je cède peut
être surtout à mes instincts iconoclastes, car je me dis peut être
à tord que c'est souvent eux qui ont raison contre tout et souvent
contre moi. La littérature est un genre dépassé et qui va
disparaître( je récidive) ; il va disparaître ( ce genre) au
profit d'une autre forme d'écriture beaucoup plus élargie ,beaucoup
plus vaste associant et combinant des stratégies et des modes
d'écritures très variées combinant les images le son tous les
modes audiovisuels et télématique à venir; cela donnera naissance
à un nouveau genre d'expression Synoptique et simultané ;élargie
la lecture d'un même événement pourra se faire sur un même plan
avec des mode d'expressions complètements différents,cela se fait
déjà dans tous les domaines ou l'informatique règne en maître.
C'est déjà cette cette vaste entreprise de redéploiement de nos
sensations qui se profile avec l'implications des objets
informatiques nés de l'intelligence artificielle ;je n'ai pas grand
mérite à pronostiquer la fin d'un genre et à annoncer un nouveau
puisque nous avons déjà la chose ( en miniature) qui est en train
de se produire sous nos yeux à travers le domaine de l'intelligence
artificielle. Dans ces écrits, je commence déjà par appréhender
la future disparition du livre imprimé;mon travail est trop
statique il mourra avec la naissance d'un certain mode de lecture
statique.On a encore quelques années avant de rentrer de plein pieds
dans un monde poly-dimentionnel . D'ailleurs peut être que je
m'empresse après tout de terminer cette première partie des Ecrits
dans le but unique de la voir paraître sous une forme imprimée (
avant qu'elle disparaisse) cela correspond assez bien à mes
anciens rêves d'adolescent ,à l'époque quand je me rêvais en
écrivain ,je rêvais d'être édité en livre de poche plutôt que
sous forme de e - book,car je ne savais pas qu'un jour l'écriture
pourrait se matérialiser sous une forme aussi décallée et
excentrique.
__________________________________________
LES
ECRITS
QUELQUES
EXTRAITS DE SOUVENIRS
SURGIS A
L'IMPROVISTE.
___________________________________________________________________________
-
Lorsque j'écrivais le journal d'un fou en campagne - Nous étions en
soixante huit –Je voulais sortir du monde contrarié
et étriqué que je m'étais fabriqué- Petit catalogue de mes
géniales pièces qui n'ont jamais vu le jour.- Un écrivain
imaginaire - Deux brefs extraits d'écriture imaginaire – .
________________________________________________________________________________
Lorsque
j'écrivais le journal d'un fou en campagne,
j'étais à l'armée, j'avais été incorporé en mai soixante huit
quelques jours avant les événements dans un régiment d'infanterie
de marine situé au Mans. J'ai commencé par écrire les pages du
journal d'un fou après quelques mois d'armée, alors que me trouvais
dans un hôtel sous off, comme gardien réceptionniste.Une fois
incorporé, après mes trois mois de classes réglementaires, j'avais
essayé d'échapper au sort qui m'attendait , je devais rejoindre une
compagnie de combat, où j'étais destinée à crapahuter ; je
voulais continuer à me livrer à mes activités artistique pendant
mon service j'avais du faire des pieds et des mains pour rejoindre
une compagnie de services . J'avais été voir un officier conseil à
moustache noir , je lui ai dit que je poursuivais des études et que
j'aurais du mal à le faire tout en crapahutant. L'officier aux
grosses moustaches noires, était impressionnant, il me dévisagea
sous tous les angles mais je ne me suis pas laissé désarçonner;
j'ai défendu ma cause. Auparavant j'avais du subir une épreuve bien
plus difficile, j'avais eu à assumer un entretien avec le capitaine
de la compagnie de combat dans laquelle j'éffectuais mes classes,
pour lui expliquer pourquoi je désirais demander un poste dans les
services. Ce capitaine m'avait à l'œil je n'ai jamais trop su
pourquoi,j'imagine qu'il voyait en moi un rebel,car je marchais très
mal au pas;c'était d'ailleurs involontaire de ma part,de temps en
temps je perdais le rythme et je faussais involontairement la
marche.Ce capitaine criait comme un enragé pour me refaire prendre
le rythme ; il ne supportait pas l'idée que quelqu'un puissse se
dérober à ses fantasmes d'ordre ;à la fin de mon service alors
que je ne pensais plus à lui ,j'ai été convoqué au conseil de
discipline ,sans que je puisse savoir un seul instant ce qui m'était
reproché ( c'est d'ailleurs pourquoi on ma relaxé).Le capitaine
m'avait poursuivit de sa vindicte;il me reprochait d'être un tir au
flanc ; car j'avais passé trop de temps dans une compagnie de
services.Je m'étais retrouvé le jour de la convocation devant le
tribunal avec un garçon très sympa un certain Fixaris,qui était
convoqué avec moi pour un motif inconnu,il était fils d'un
militaire haut gradé ;il m'avait paru particulièrement sympathique
,il se moquait ouvertement de l'armée ,cela m'avait rassuré de
voir qu'un fils de militaire faisait de la résistance;je n'ai pas
suivi sa trace ,je ne sais pas ce qu'il est devenu .Le capitaine qui
m'avait poursuivi de sa vindicte était d'origine Corse, ce qui
explique peut être son excés de zéle .Il m'avait remarqué car je
marchais mal au pas ,mais peut être eut il connaissance en secret
de mes antécédents de militant dans la vie civile,car chaque appelé
avait son profil enregistré dans un dossier militaire; il avait pu
avoir connaissance vraisemblablement des éléments que lui avait
communiqué la sécurité militaire ,dans ce cas il avait pu examiner
à tête reposée ma vie d'agitateur syndical dans les Vosges;dans le
dossier il devait y avoir une photo de moi en train de casser du bois
devant la maison familiale ,j'étais avec mon père ce jour
là,mais c'est moi qu'ils avaient pris en photo ;une voiture s'est
arrété au feu rouge qui était devant la maison ,j'ai aperçu un
drôle de type sortir un appareil et me prendre en photo ;c'est le
genre de chose que les citoyens des pays démocratiques ne sont pas
censé voir surgir sur leur route en temps normal,nous étions en
1964 ;dans les pays totalitaires la choses étaient sans doute
courantes,et c'était certainement pour les individus fichés un
signal de danger.Je n'ai pas réagis,la situation m'est apparue
tellement irréelle que je n'en croyais pas mes yeux .Je me suis
rendu compte chose délirante,que j'étais certainement suivi par les
services de renseignements de l'état française ;je faisais déjà
partie probablement des individus à surveiller ,j'avais été un
des meneurs de la grève qui avait éclatée quelques temps plus tôt
dans mon entreprise,nous venions de constituer un syndicat ,j'avais à
peine seize ans,j'avais fait débrayer une partie mon usine .Cette
scène m'est revenue à l'esprit lorsque j'ai été convoqué au
conseil de discipline de l'armée,car je me demandais pourquoi on
m'en voulait ,qu'est ce qu'on me reprochait,qu'est ce qui se tramait
dans mon dos.J'ai aussi supposé un certain temps que l' hostilité
du capitaine Corse venait de ma façon ironique de réagir aux
commandements de ses sous officiers ( je n'avais pas pu m'empêcher
de faire un peu d'humour lors des séances d'entraînement au début
de mon incorporation) mais surtout j'avais été ouvertement hostile
aux travaux d'approche et d'intoxication de certains gradés qui
n'arrêtaient pas de répéter à la ronde que nous allions nous les
appelés devoir intervenir contre ces sales étudiants qui
manifestaient à longueur de journée dans Paris,(nous étions en mai
68). Dans ma chambrée le soir je m'insurgeais ouvertement contre
ces travaux d'approche et je travaillais au corps à corps mes
camarades de chambré en bon résistant que j'étais pour les
avertir que si la chose se produisait , j'étais capable de reduire
mon arme au silence;il y avait sans doute des oreille pour écouter
*. En tout cas j'ai du être étiqueté dans l'esprit de ce capitaine
comme un élément potentiellement dangereux ,comme un fauteur de
troubles possible , et peut être aussi comme un tire au cul puisque
j'avais réussit à me glisser dans les service après mes
classes,les services avaient la réputation d'abriter des planqués
.A ses yeux j'étais surtout je crois une sorte de dangereux
subversif qu'il fallait assommer.Subversif, je l'étais certainement
car je détestais épidermiquement la discipline militaire je la
trouvais ringarde et surtout abêtissante.On m'avait trainé ici pour
rien.J'aurais aimé être objecteur,mais après m'être renseigné
j'avais appris qu'il fallait faire le double du service normal,ça
m'avait ralenti.J'étais l'objet d'une enquête menée par les
services de la sécurité militaire,mais je l'ignorais ;mais un jour
que je prenais un pot dans un câfé au Mans en compagnie de quelques
amis un garçon revétu d'un pull over gris m'accosta ,il avait une
mine sérieuse mais joviale il me dit :-Les
services de la sécurité militaire m'ont demandés des photos de
toi.Tu dois faire attention,tu es surveillé-**
.J'étais un peu abasourdi car je ne m'attendais pas à un tel
déploiement de force à mon encontre.Le garçon qui me m'était en
garde faisait partie des services de l'administration du camp ,il
était photographe aux armées ,il appartenait je m'en suis rendu
compte assez vite à un groupuscule marxiste léniniste qui se
réunissait régulièrement dans le bar ou j'avais mis les pieds .Lui
et ses camarades ne se cachaient pas ;ils lisaient la cause du peuple
et toutes sortes d'autres journaux gauchistes ils semblaient prendre
beaucoup de plaisir à batailler et à s'escrimer dans d'interminales
discussions menées tambour à travers la fumée des cigarettes au
milieu de tables encombrées de cendriers et de verre de bière
.J'étais rentré dans ce câfé car un camarade que j'avais croisé
au resto ,m'avait dit que se réunissaient là des groupuscules
anarchistes,cela m'avait intrigué ,je me sentais par moment des
affinités avec les anarchistes j'étais allé voir par curiosité
de quoi il retournait. Dans ce câfé j'avais l'impression que toute
la gentes contestataire du milieu Manceaux se trouvait là ,je
cherchais à débusquer les groupes anarchistes ,je voyais bien
qu'il y avait des groupes trotskistes à cause de leurs journausx
étalés sur les tables et des groupes marxistes léninistes ,car je
connaissais leur journaux assez austères ,certains consommateurs
lisaient la cause du peuple ,des consommateurs exaltés haussaient
le ton en critiquant visiblement les dernières mesure politique
prisent par le gouvernement ,des personnes que j'ai pris pour des
écolos à cause de leurs figure d'anges tristes parlaient doucement
dans une langue que je ne comprenais pas .Tout cet univers surprenant
me ravissait,je me disais avec soulagement que je n'étais pas le
seul à m'être écarté du droit chemin ,je n'étais pas le seul
rebel sur la terre il y en avait des quantités industrielles ;mais
je n'avais pas l'intention pour autant de faire de la
politique.J'étais trop occupé a écrire mes chef d'oeuvres .Je me
rendais les rares fois où j'allais au Mans rarement dans les cafés
,j'allais me promener la plupart du temps dans un parc fantastique
remplit d'une luxuriante végétation,il était situé au coeur de
la ville ,je venais dans ce parc pour respirer l'odeur des fleurs et
des plantes et pour capter le parfum de liberté que j'observais
croître dissimulé à travers l'arborescence luxurieuse de ses
plantations sauvages ;je venais surtout ici pour rêver à
l'écriture de mes futurs romans,car j'étais toujours amoureux de
mes anciennnes idoles ;me revenait souvent en mémoire quand je
marchais dans les allées du parc, la vie pasionnée de
Chateaubriand.,son écriture scintillante servait de support à mes
rêveries ;je savais que ce dernier était en politique lié au
camp réactionnaires ,c'était même un fervent royaliste ,mais cela
ne me touchais pas vraiment ;j'avais toujours aimé avant tout chez
Chateaubriand l'ardeur que l'écrivain avait mis à défendre à
travers sa plume une langue ardente pleine de contrastes .Lorsque le
photographe m'annonça que j'étais fiché par la sécurité
militaire , je suis sorti temporairement de mes rêveries et de mes
fantasias littéraires ,je suis tombé presque des nues…j'étais
très légèrement flatté d'être pris pour cible et en même
j'étais peiné d'être pris encore une fois pour un agitateur,car
je n'avais sommes toute pour véritable ambition,que de devenir
écrivain..Le jeune homme qui m'avait averti était un marxiste
léniniste convaincu ;je connaissais ce courant politique ultra j'en
avais idéalisé les contours quelques années avant ,mais à présent
je m'étais refroidi , j'étais surtout rebel à toutes les formes
d'autorité imposées d'une façon inique.Dans le câfé remplit
d'agitation je m'apercevais que je m'étais isolé du monde réel
;depuis que j'étais rentré comme larbins au service des sous
offs,je m'étais coupé du monde extérieur ,pourtant je n'étais
pas entièrement inerte je continuais à rêver d'émancipation à
songer à des changements .Les changements que les militants des
groupes révolutionnaires avaient en tête ,je les trouvaient souvent
un peu trop théoriques ,mais je les trouvaient nécessaire
(j'étais soudain à retombé à leur côté ) j'étais surtout
convaincu que l'imagination devait reprendre le pouvoir;la société
française était en pleine mutation,c'était mieux que rien.Je
tenais en respect une partie des idéologies que j'avais encensée
quelques années auparavant,alors que j'étais en train d'effectuer
une mue politique. Enfermé entre les murs de la caserne ,je ne
cherchais pas à fomenter des troubles,je trouvais que c'était
intile ,j'étais devenu un planqué presque malgré moi ,mais je
l'avais recherché , c'était une planque toute relative ,j'étais
aussi une sorte de larbin ,je profitais de cette période pour
affiner mes positions ;j'étais resté un écrivain imaginaire,un
sorte de penseur autodidacte ;je travaillais surtout à l'écriture
d'une pièce de théâtre – le journal d'un fou en campagne- cela
prenais beaucoup de mon temps ,car je n'étais pas un vrai écrivain
je m'exerçais seulement à le devenir .***
* P 30
NOTES :
Mo
contingent venait à peine de débarquer quand les événements de
soixante huit éclatèrent. La situation paraissait surréaliste
.Nous écoutions le soir dans les chambrées le déroulement des
événements à travers les infos distillées par les postes radios (
barricades, émeutes, voitures qui flambaient, manifestations
étudiantes) dessinaient en toile de fond une France prête à
imploser . Beaucoup de mes camarades de chambrée étaient comme moi
des ouvriers, leur l'hostilité vis à vis des étudiants était
presque viscérale; ils détestaient les étudiants car ils disaient
que c'étaient des privilégiés Je considérais que les étudiants
avaient raison de s'insurger; je considérais aussi que c'était
très bien qu'il le fasse Je n'étais inscrit à aucun parti, je
commençais par prendre du recul sur l'histoire.
** P.30
La photo qui figure sur la page de garde du Tome I des écrits a été
prise le jour de mon incorporation, au servive militaire,c'est aussi
celle qui devait figurer sur mon dossier de sécurité militaire.
***En
m'attelant au Journal d'un fou en campagne-j'apercevais
les prémices d'une autre manière d'appréhender l'histoire;le fou
(mon héros) était parti en voyage;son voyage était errance ,il
traversait -des sociétés- .des mondes hostiles.Ces mondes
promettaient tous le bonheur aux homme,mais aucune ne tenait ses
promesses .J'avais prévu de faire cheminer le fou,dans différent
sociétes .Le fou n'est jamais arrivé à destination ni dans la
pièce ni dans mon esprit ,j'avais fortement présumé de mes
capacités de création ,je n'étais pas parvenu à terminer,la
pièce .N'est pas Shakespeare qui veut. J'ai commencé ensuite sur la
lancée par établir des canevas pour de nombreuses autres pièces
de théâtre .Pour beaucoup d'entre elles je m'inspirais des
techniques de distanciation Brechtienne , des pièces critiques et
satyriques ,qui ne furent presque jamais terminées,car mon plaisir
principal était de les imaginer,les écrires me fatiguais très vite
au bout d'un certain temps.
Nous
étions en mai soixante huit, comme
j'étais à l'armée, je ne pouvais pas
goûter directement aux fruits de la contestation,je regardais la
contestation de loin ; je ne pouvais pas espérer faire grand chose à
part rêver et imaginer des jours meilleurs. Comme la France n'était
pas en guerre , et je n'étais pas menacé .J'avais appris le
maniement des armes en rechinant ,je prenais cette obligation pour
une corvée.j'étais très peu convaincu par ce genre d'apprentissage
qui était assez laborieux. On n'avait pas jugés bon de faire de moi
un gradé, j'étais resté deuxième classe.Je ne m'en plaignais
pas; j'avais horreur de l'autorité commander à des hommes de troupe
comme moi me semblait absurde. La seule fois ou j'ai souvenir de
m'être réellement amusé à l'armée, c'était au debut de mes
classes;on nous avait lâché une pleine nuit, dans un bois pour
combattre un ennemi fictif représenté par une autre compagnie; à
cette occasion, je m'étais souvenu que j'aimais beaucoup jouer à la
petite guerre .J'avais régulièrement combattu le camp zioum ,à
l'époque de mes treize ans,c'était notre ennemi juré ; notre
campement se trouvait sur les hauteurs du village,il était installé
sur une plateforme en planche solidement arrimées entre trois
immenses sapins ,la cache offrait une vue admirable sur les
différents côtés de la montagne elle nous préservait de toute
surprise éventuelle, nous pouvions voir arriver l'ennemi de quelque
côté qu'il arrive .J'avais retrouvé avec étonnement cette nuit
là en rampant dans la nuit au milieux des fourrés ,avec casque et
fusil le même plaisir que j'éprouvais en pratiquant mes jeux
guerrier de naguère ;ramper en silence au milieu des bois,s'amuser
à déjouer la présence des sentinelles ennemies postée au quatre
coins d'un camp fictif ,réussir grâce à des ruses de sioux à
contourner le camp pour le prendre à revers tout cela me rappelait
ma vie d'antan et des reflexes anciens.Organiser une embuscade
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